vendredi 6 novembre 2009
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Nous exprimons notre totale solidarité aux hommes et aux femmes du peuple d'Équateur, qui sont ceux qui finalement souffriront l'instabilité et le chaos qui peuvent être la conséquence de ces actions irresponsables de la part de membres de la Police qui abusent de leurs pouvoirs.
La police, au lieu de protéger les citoyens d'Équateur soumet à ce qui est équatoriens un grand effort et une incertitude.
Monde sans Guerre lance un appel au calme au peuple d'Équateur et l’invite à résister à toute tentation d’effectuer des représailles violentes face à la violence.
Nous lançons un appel à la communauté internationale afin qu’elle condamne énergiquement toute tentative de renverser de manière non démocratique un gouvernement légitime, en disant clairement qu´on ne peut permettre à nouveau en Amérique latine, ou tout autre partie du monde, un fait tel que celui qui s'est produit au Honduras l'an dernier.
Tony Robinson
Porte-parole international Monde sans Guerres et sans Violence
Bienvenue sur le BLOG de la Côte d'Ivoire de la première Marche Mondiale qui parcourt le monde demandant la fin des guerres, le démantèlement des armes nucléaires et la fin de tous types de violence (physique, économique, raciale, religieuse, sexuelle et psychologique)
OUATTARA Roméo (appui du coordinateur) conseil 52
BEMOA Martial (Coordinateur Adjoint ;Délégué Général Conseil 52)KOUADIO Kouakou Bah Gabriel (com-informaticien )
Le désarmement extérieur passe par le désarmement intérieur. Le seul vrai garant de la paix est en soi.
Dalaï Lama
La non-violence est une arme puissante et juste, qui tranche sans blesser et ennoblit l'homme qui la manie. C'est une épée qui guérit.
Martin Luther King
La paix n'est pas l'absence de guerre, c'est une vertu, un état d'esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice.
A toi dont le sacerdoce est de porter haut la voix des populations africaines,
A toi qui dit être la voix des sans voix,
A toi qui a pour mission de promouvoir l’image d’une autre Afrique en marche vers la liberté, le progrès et la souveraineté totale,
C’est à toi que va ce cri de cœur d’un fils d’Afrique qui regarde impuissant sa Côte d’Ivoire natale malmenée au gré des intérêts économiques et stratégiques des grandes puissances occidentales.
Seule contre tous !
Pendant que ma Côte d’Ivoire seule, fait face à toutes ces grandes institutions internationales,
Pendant que ma Côte d’Ivoire seule, fait face à ces grandes puissances économiques,
Pendant que ma Côte d’Ivoire seule, fait face à ces grands groupes de médias,
Pendant que même, l’Afrique reste muette devant cette tentative de mise sous tutelle,
Une voix se fait entendre. Celle de la vérité historique, celle du désir d’affranchissement d’une nation, celle du droit véritable des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Cette voix gagnerait en intensité si seulement,
Avec ta plume,
Sur ta plateforme média,
Avec ton micro,
Sur tes ondes, tu te faisais l’écho des réalités des populations et de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Pourquoi tant d’acharnement sur la Côte d’Ivoire ?
Comment expliques-tu la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire ?
Où s’arrêteront les complots contre l’Afrique émergeante ?
Quand comprendre que les progrès de demain se préparent aux rythmes luttes d’aujourd’hui ?
Aliéner l’Afrique d’une façon ou d’une autre
Ils sont arrivés sur nos terres en nous imposant la colonisation.
Ils ont eux-mêmes balkanisé l’Afrique en déterminant nos frontières.
Ils nous ont accordé bon gré, malgré, l’indépendance.
Mais Ils ne nous prendront pas notre souveraineté, pas si nous sommes solidaires les uns des autres.
Combien d’entre nous avions dénoncé la Françafrique ?
Combien sommes-nous à envier le Brésil, l’Inde et la Chine pour leur révolution économique ?
Combien de Laurent Gbagbo à sacrifier à l’autel des intérêts de l’Occident ?
Combien de Côte d’Ivoire à asphyxier pour comprendre que notre progrès dépend de nous-mêmes ?
Trop facile de pleurer la mort brutale de Patrice Lumumba
Trop vite on a fait de se souvenir de Marcus Garvey
Trop beau d’entendre et de lire que Kwame Nkrumah est un héro du panafricanisme
Quand nos médias se rendent complices d’une mort programmée de la Côte d’Ivoire souveraine.
Pour la Côte d’Ivoire, Gbagbo a fait des sacrifices, mais ne touchez pas à la souveraineté de l’Etat
Hier, à l’orée du millénaire, un coup d’Etat sanglant avec son lot d’horreurs et de crimes avait ravagé les miens. Avec la bonne volonté de nos gouvernants, nous espérions sortir de cette décennie chaotique grâce à des élections appelées de tous nos vœux.
Aujourd’hui encore, la Côte d’Ivoire est victime d’une autre tentative de coup d’Etat, une tentative de coup d’Etat médiatique contre les Institutions nationales d’un Etat souverain.
Depuis la première tentative de coup d’Etat, que de concessions faites par le chef de l’Etat ivoirien. Alors que les accords de Marcoussis de 2003 lui imposaient un chef de gouvernement, les accords d’Accra et de Ouagadougou réduisaient ses prérogatives.
Alors que la rébellion armée l’a contraint à gouverner que dans une partie du territoire, sous l’œil complice de l’ONU, les zones sous contrôle des forces rebelles souffraient le martyre. Mais soucieux de l’unité et de la paix dans son pays, Laurent Gbagbo s’est attelé à la recherche des voies et des moyens en vue de la stabilité retrouvée de la Côte d’Ivoire.
Alors que Laurent Gbagbo et son équipe répondaient favorablement à toutes requêtes vers des élections apaisées, les rebelles ont refusé de déposer les armes. Son désir de bâtir une Côte d’Ivoire forte l’a emmené à mobiliser toute la nation ivoirienne pour des élections historiques avec près de 80% de taux de participation. Des élections sensées bien se dérouler !
Vigilance, les vautours ne lâcheront pas prise !
Hélas, les zones du nord de la Côte d’Ivoire sous contrôle de la rébellion connaîtront des violences avec la cohorte de morts et blessés.
Hélas, le démon de l’appât du gain a encore frappé.
Hélas, la résurgence de l’horreur dans le nord et dans les régions sous contrôle de la rébellion sera à l’origine de cette autre période d’instabilité que mon pays, contre son gré, vit aujourd’hui.
Et comme si cela ne suffisait pas, les grands manitous pour installer leur marionnette, feront fi des lois fondamentales qui régissent un État. Pour imposer Alassane Ouattara à la Côte d’Ivoire, après les coups d’Etat sanglants, ils ont usé de malice. Mais la gymnastique d’une commission électorale soit disante indépendante, acquise à Alassane Ouattara a été dévoilé au grand jour.
Et comme si la proclamation frauduleuse des résultats hors délais ne suffisait pas, les grands manitous que sont les puissances occidentales, usent de leurs influences dans les grandes tribunes internationales pour asphyxier notre pays la Côte d’Ivoire et nos populations.
La vérité historique nous affranchira.
Demain, l’Afrique libre se souviendra d’une Côte d’Ivoire et de son chef d’État en tant que des symboles de la résistance des peuples africains. Mais cela ne sera possible que si, vous, hommes et femmes de média, vous accordez l’opportunité au monde d’être éclairé.
Parce que la vérité finira par triompher, je vous sollicite, hommes et femmes de média pour faire connaître la vérité. Elle nous affranchira tous et nos peuples ne mourront plus d’ignorance.
Vous êtes la lumière du monde. Allume-t-on une lampe pour la mettre sous la table ? Vous les lanternes de notre génération, faites rayonner la vérité historique et l’Afrique en sortira grandie.
Fait à Londres, le 14 Décembre 2010
Sur la Guerre.
L'histoire universelle recense plus de 2500 guerres, dans lesquelles ont péri des millions d'êtres humains. Les guerres sont réalisées pour redistribuer, au moyen de la violence armée, les biens sociaux, les arrachant aux uns et les remettant aux autres. (1)
Aujourd'hui ces intérêts sont camouflés sous des motifs religieux, géopolitiques, ou de "défense" des droits de l'homme, etc. En même temps, le progrès technologique produit des armes toujours plus dévastatrices qui visent de plus en plus la population civile, justifiant et définissant cela par "dommages collatéraux".
Dans la société contemporaine existent des forces sociales puissantes intéressées par les guerres, comme le complexe militaro-industriel, les groupes racistes, les nationalistes radicaux, les fondamentalistes et les groupes mafieux etc. La vente d'armes est l'un des commerces les plus lucratifs réalisé par de nombreux pays, principalement les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU.
Malgré les tentatives de divers organismes internationaux (parmi lesquelles l'ONU) on continue à justifier la guerre et la violence comme faisant partie d'une supposée "nature humaine".
MSG a une vision humaniste de l'être humain comme être historique dont la forme d'action sociale transforme sa propre nature (2). Les guerres et la violence ne sont pas les seules à avoir accompagné l'humanité dans son développement historique. On a pu voir quasiment à chaque époque et dans de nombreux points géographiques, l'apparition d'une attitude éthique, solidaire, empreinte de compassion, révolutionnaire et humanisatrice.Violence et non-violence active
L'existence humaine est ouverte au monde et y agit intentionnellement. Elle peut "nihiliser" le monde (et par suite le corps, la nature et/ou la société), ou bien l'humaniser. C'est depuis cette liberté que l'être humain choisit d'accepter ou de nier les conditions sociales dans lesquelles il naît, se développe et meurt.
Toutes les formes de violence se caractérisent par la négation de l'intentionnalité d'un autre être humain (et bien sûr de sa liberté) et par une conception naturaliste de l'être humain ou des groupes humains. C'est cette chosification qui permet de priver les autres de leur droit à la liberté, au bonheur et finalement à la vie. C'est aussi cette liberté qui permet à une minorité de s'approprier le tout social par une violente concentration des richesses et des ressources.
On a ainsi organisé un système socio-économique, de relations interpersonnelles et de règles de vie dont le signe particulier est la
violence, violence que nous considérons la plupart du temps comme normale, bien que la douleur et la souffrance, personnelles et sociales, dénoncent la nécessité de transformer ce système.
La non-violence apparaît déjà dans des époques très lointaines dans presque toutes les cultures et religions dans leurs moments les plus humanistes, avec différentes expressions de la Règle d'Or, jusqu'à se concrétiser dans le principe d'Action Valable Lorsque tu traites les autres comme tu veux être traité, tu te libères (3).
Issue de ces expériences, la non-violence se développe donc comme méthodologie d'action. Depuis les mouvements antiesclavagistes, depuis les luttes pour la décolonisation jusqu'aux mouvements pour les droits civiques des minorités raciales, des travailleurs et des femmes, en passant par l'opposition à des régimes totalitaires et à l'armement -nucléaire surtout-, la non-violence active se présente comme seule méthodologie d'action cohérente avec ses objectifs. Le Nouvel Humanisme l'applique depuis le début non pas à un conflit particulier, mais à la création d'un système global, un changement intégral pour le monde dans lequel nous vivons.
Tant que l'être humain ne réalisera pas pleinement une société humaine, c'est-à-dire une société où le pouvoir réside dans le tout social et non dans une partie - qui soumet l'ensemble et le chosifie - toute activité se réalisera sous le signe de la violence. Aussi, quand on parle de violence, faut-il mentionner le monde institué; et si on oppose à ce monde une lutte non-violente, on doit souligner en premier lieu qu'une attitude est non-violente parce qu'elle ne tolère pas la violence. De sorte qu'il ne s'agit pas de justifier un type déterminé de lutte, mais de définir les conditions de violence que ce système inhumain impose.
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Charte pour un Monde sans Violence |
La violence est une maladie que l'on peut prévenir |
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Aucun État ni individu ne peut être en sécurité dans un monde dans l'insécurité. Les valeurs de la non-violence, dans les intentions, dans les pensées et dans les pratiques, sont passées de l'alternative à la nécessité. Ces valeurs s'expriment dans leur application entre états, groupes et individus. |
Nous sommes convaincus que l'adhésion aux valeurs de la non-violence initiera un ordre mondial plus civilisé et pacifique, dans lequel des systèmes de gouvernement plus justes et plus efficaces, respectueux de la dignité humaine et de la sacralité de la vie pourront devenir une réalité. |
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Nos cultures, nos histoires et nos vies individuelles sont en interrelations et nos actions sont interdépendantes. Aujourd'hui comme jamais auparavant, nous croyons que c'est une vérité qui nous attend : notre destin est commun, un destin qui sera déterminé par nos intentions, nos décisions et nos actions d'aujourd'hui. |
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Nous sommes absolument convaincus que créer une culture de la paix et de la non-violence, bien qu'étant un processus long et difficile, est un objectif noble et nécessaire. Affirmer les principes énoncés dans cette Charte est un pas, d'une importance vitale, pour garantir la survie et le développement de l'humanité et parvenir à un monde sans violence. |
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Nous, Prix Nobel de la Paix et Organisations Nobel pour la Paix, |
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Réaffirmant notre attachement à la Déclaration Universelle des Droits Humains ; |
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Préoccupés par la nécessité de mettre fin à la propagation de la violence à tous les niveaux de la société et, surtout, aux menaces qui pèsent au niveau global et met en péril l'existence même de l'humanité ; |
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Réaffirmant que la liberté de pensée et d'expression est à la racine de la démocratie et de la créativité ; |
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Nous souvenant que la violence se manifeste sous de nombreuses formes, comme le conflit armé, l'occupation militaire, la pauvreté, l'exploitation économique, la destruction environnementale, la |
corruption et les discriminations fondées sur des préférences de race, de religion, de genre ou d'orientation sexuelle ; |
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Reconnaissant que le culte de la violence, tel qu'il s'exprime à travers la culture populaire, contribue à accepter la violence comme normale et admissible ; |
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Conscients que la violence cause le plus grand dommage aux plus faibles et aux plus vulnérables ; |
Insistant sur le fait que la paix n'est pas seulement l'absence de violence, mais aussi la présence de justice et le bien-être des peuples ; |
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Comprenant que l'échec des États de s'adapter suffisamment aux diversités ethniques, culturelles et religieuses, est à la racine d'une grande part de la violence qui existe dans le monde ; |
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Reconnaissant l'urgence de développer un plan alternatif à la sécurité collective basé sur un système dans lequel aucun pays, ou groupe de pays, ne puisse compter sur les armes nucléaires pour sa propre sécurité ; |
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Conscients que le monde a besoin d'approches et de mécanismes mondiaux efficaces pour la prévention et la résolution des conflits de manière non-violente, et qu'ils produisent de meilleurs résultats quand ils sont appliqués dans la phase la plus précoce possible ; |
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Affirmant que c’est sur ceux qui sont investis du pouvoir que repose la plus grande responsabilité de mettre fin à la violence, quel que soit le lieu où elle se manifeste et de la prévenir chaque fois que cela est possible ; |
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Convaincus que les valeurs de la non-violence doivent triompher à tous les niveaux de la société, ainsi que dans les relations entre les États et les peuples ; |
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Nous demandons à la communauté internationale de favoriser le développement des principes suivants : |
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Premièrement : Dans un monde interdépendant, la prévention et la cessation des conflits armés entre États et à l'intérieur des États requiert une action collective de la part de la communauté internationale. La sécurité individuelle des États ne peut être assurée qu'en progressant dans la sécurité humaine mondiale. Ceci requiert le renforcement des réformes du système de l'ONU et des organisations de coopération régionale. |
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Deuxièmement : Pour parvenir à un monde sans violence, les États doivent toujours respecter l'état de droit et honorer leurs accords juridiques. |
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Troisièmement : Il est essentiel de s'acheminer sans plus tarder vers l'élimination universelle et vérifiable des armes nucléaires et des armes de destruction massive. Les États qui détiennent de telles armes doivent accomplir des avancées concrètes vers le désarmement et adopter un système de défense qui ne se base pas sur la dissuasion nucléaire. En même temps, les États doivent maintenir leurs efforts de consolider le régime de non prolifération nucléaire, en prenant des mesures comme renforcer les contrôles multilatéraux, protéger le matériel nucléaire et faire progresser le désarmement. |
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Quatrièmement : Pour contribuer à éliminer la violence dans la société, la production et la vente d'armes petites et légères doivent être réduites et rigoureusement contrôlées au niveau international, national, régional et local. |
De plus, il doit exister une application totale et universelle des accords internationaux en matière de désarmement, comme par exemple le Traité pour l'Interdiction des Mines de 1997, et le soutien aux nouveaux efforts visant à éliminer l'impact des armes indiscernables et activées par les victimes, comme par exemple les munitions cluster. Il est nécessaire d'édicter un Traité du Commerce des Armes global et efficace. |
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Cinquièmement : Le terrorisme ne peut en aucun cas être justifié, car la violence génère la violence et qu'aucun acte de terreur contre les populations civiles de n'importe quel pays ne peut être perpétré au nom d’une cause quelle qu’elle soit. La lutte contre le terrorisme ne peut, cependant, justifier la violation des droits humains, du droit humanitaire international, des règles de la société civile et de la démocratie. |
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Sixièmement : Mettre fin à la violence domestique et dans les familles exige le respect inconditionnel de l'égalité, de la liberté, de la dignité et des droits des femmes, des hommes et des enfants, de la part de tous les individus et institutions de l'état, de la religion et de la société civile. De telles tutelles doivent s'incorporer aux lois et aux conventions locales et internationales. |
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Septièmement : Chaque individu et État partage la responsabilité de prévenir la violence envers les enfants et les jeunes, qui représentent notre futur commun et notre bien le plus précieux. Tous ont droit à une éducation de qualité, à des premiers soins efficaces, à la sécurité personnelle, à la protection sociale, à une pleine participation dans la société et un environnement favorable qui renforce la non-violence comme style de vie. L'éducation à la paix et à la non-violence, mettant l'emphase sur la qualité humaine innée qu'est la compassion, doit être une partie essentielle des programmes scolaires à tous les niveaux. |
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Huitièmement : Prévenir les conflits dérivés de l'épuisement des ressources naturelles, en particulier, des sources d'eau et d'énergie, exige que les États développent un rôle actif et instituent des systèmes juridiques et des modèles dédiés à la protection de l'environnement et à l'ajustement de la consommation des ménages basée sur la disponibilité des ressources et des réelles nécessités de l’être humain. |
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Neuvièmement : Nous appelons les Nations Unies et leurs États membres à promouvoir la reconnaissance des diversités ethniques, culturelles et religieuses. La règle d'or d'un monde non-violent est : "Traites les autres comme tu voudrais être traité". |
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Dixièmement : Les principaux instruments politiques nécessaires pour instaurer un monde non-violent sont le fonctionnement démocratique des institutions et le dialogue basé sur la dignité, la connaissance et le compromis, menés dans le respect de l'équilibre entre les parties intéressées et, si c'est opportun, en tenant compte également des aspects de la société humaine dans sa totalité et de son environnement naturel. |
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Onzièmement : Tous les États, institutions et individus doivent faire l'effort de s'opposer aux inégalités dans la distribution des ressources économiques et résoudre les grandes iniquités qui créent un terrain propice à la violence. La disparité des conditions de vie mène inévitablement à l'inégalité des chances, et dans de nombreux cas, à la perte d'espoir. |
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Douzièmement : La société civile, y compris les défenseurs des droits humains, les pacifistes et les activistes écologiques, doit être reconnue et protégée comme étant essentielle à la construction d'un monde non-violent, de même que tous les gouvernements doivent être au service de leurs propres citoyens et non l'inverse. |
Les conditions devraient être créées pour permettre et encourager la participation de la société civile, en particulier celle des femmes, aux processus politiques au niveau mondial, régional et local. |
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Treizièmement : Mettant en œuvre les principes de cette Charte, nous nous adressons à tous pour travailler ensemble à un monde juste et non-meurtrier, dans lequel chacun ait le droit de ne pas être tué et à son tour le devoir de ne tuer personne. |
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Pour s'opposer à toutes les formes de violence, nous encourageons la recherche scientifique dans les domaines de l'interaction humaine et du dialogue, et nous invitons les communautés académiques, scientifiques et religieuses à nous aider dans la transition vers une société non-meurtrière et non-violente. |
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Nobel signataires : |
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Mairead Corrigan Maguire Sa Sainteté le Dalai Lama Mikhaïl Gorbatchev Lech Walesa Frederik Willem De Klerk Archevêque Desmond Mpilo Tutu Jody Williams Shirin Ebadi Mohamed ElBaradei John Hume Carlos Filipe Ximenes Belo Betty Williams Muhammad Yunus Wangari Maathai International Physicians for the Prevention of Nuclear War Croix Rouge International Atomic Energy Agency American Friends Service Committee International Peace Bureau |
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Défenseurs de la Charte : |
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Mr Walter Veltroni, Maire de Rome Mr. Tadatoshi Akiba, Maire d'Hiroshima, Président de Maires pour la Paix Mr Agazio Loiero, Gouverneur de Calabre, Italie. Prof. M.S. Swaminathan, Président fondateur de Pugwash Conferences on Science and World Affairs, Organisation Nobel de la Paix. David T. Ives, Albert Schweitzer Institute Peace People, organisation fondée par les lauréates du Prix Nobel Maired Corrigan Maguire et Betty William, à Belfast en Irlande. Bob Geldof, chanteur George Clooney, acteur Association " MEMORIA CONDIVISA" Gouvernement Basque Hokotehi Moriori Trust, Nouvelle Zelande Monde sans guerres et sans violence Centre Mondial d'Études Humanistes (CMEH) La Communauté (pour le développement humain), Fédération Mondiale. |
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1 Situation générale
Capitale: Yamoussoukro (depuis 1983)
Population: 15,3 millions (1998)
Langue officielle: français
Groupe majoritaire: aucun
Groupes minoritaires: environ 70 langues nationales, dont le baoulé, le sénoufo, le yacouba, l'agni, l'attié, le guéré, le bété, le dioula, l'abé, le mahou, le wobé, le lobi, etc.
Langue coloniale: français
Système politique: république unitaire
Articles constitutionnels (langue): article 29 de la Constitution du 23 juillet 2000
Lois linguistiques: décret no 66-375 du 8 septembre 1966 portant création de l'Institut de linguistique appliquée, Loi portant sur la réforme de l'enseignement (1977); loi no 95-696 du 7 septembre 1995 relative à l'enseignement.
La Côte d'Ivoire est un État d'Afrique occidentale de 322 463 km² (l'équivalent de l'Allemagne), baigné par le golfe de Guinée au sud (l'océan Atlantique), limité à l'ouest par le Libéria et la Guinée, au nord par le Mali et le Burkina, à l'est par le Ghana (voir la carte générale du pays).
Le territoire ivoirien est divisé en 19 régions (voir la carte détaillée des régions), puis en 58 départements, 243 sous-préfectures et 197 communes. Les régions administratives sont les suivantes: région des Lagunes, région du Sud-Comoé, région de l'Agnéby, région du Haut-Sassandra, région des Savanes, région de la Vallée du Bandama, région du N'zi-Comoé, région du Moyen-Comoé, région des Montagnes, région des Lacs, région du Zanzan, région du Bas-Sassandra, région de Worodougou, région du Denguélé, région du Sud-Bandama, région de la Marahoué, auxquelles il faut ajouter, depuis 1999, la région du Fromager, la région du Moyen-Cavally et la région du Bafing.
Abidjan, la capitale économique du pays et son plus grand port, abrite 3,9 millions d'habitants. Depuis qu’en 1983 Yamoussoukro, ville natale de l'ancien président Houphouët-Boigny, est devenue la capitale politique du pays, la population de cette ville a plus que triplé, pour atteindre pratiquement 300 000 habitants. Comme autres villes importantes, mentionnons aussi Bouaké (1,5 million d'habitants), Daloa (173 107 ), Korhogo (142 039 ), Man (116 657) et Gagnoa (107 124 ).
2 La situation démolinguistique
La population ivoirienne est assez inégalement répartie dans le pays, puisque la région des Lagunes (avec la ville d'Abidjan) compte à elle seule 34 % de la population totale; les cinq régions les plus peuplées (Lagunes, Haut-Sassandra, Savanes, Vallée du Bandama, Montagnes) dépassent les 73 % de la population.
2.1 Les ethnies
La Côte d'Ivoire constitue une véritable mosaïque ethnique, car on y dénombre plus de 60 ethnies différentes qu'on peut regrouper en quatre grands groupes (selon des critères linguistiques):
1) Le groupe mandé : localisé dans le nord-ouest du pays, ce groupe, appelé aussi mandingue, compte surtout les Malinké, les Bambara, les Dioula, les Foula, etc. Au centre-ouest, l'ethnie des Dan réside dans la zone montagneuse du pays, principalement autour de Man.
2) Le groupe krou : au centre-sud et au sud-ouest résident les Krou ou Magwé, la principale population de cet ensemble ethnique étant les Bété.
3) Le groupe gour (voltaïque): au nord-est, ce groupe constitue l'un des plus anciens peuples du pays, avec les Sénoufo et les Lobi, qui habitent le Nord.
4) Le groupe akan : à l'est, au centre et au sud-est se trouvent les Akan, l'ethnie la plus nombreuse, et que l'on divise en Akan du Centre (principalement Baoulé), en Akan frontaliers (Agni, Abron, etc.) et en Akan lagunaires (Ebrié, Abouré, Adioukrou, Appolloniens, etc.).
Les ethnies les plus importante sont les Sénoufo (9,7 %), les Malinké (8,5 %), les Baoulé (6,6 %), les Dan ou Yacouba (5,9 %), les Bété (5,7 %), les Agni (4,5 %), les Gouro (3,6 %), les Dioula (3,4 %), les Guéré (3,4 %), les Dida (2,1 %), les Lobi (1,8 %), les Wobé (1,7 %), les Abé (1,4 %), les Adjoukrou (1 %), les Ébrié (0,7 %), etc.
La Côte d'Ivoire accueille sur son sol quatre à cinq millions d'étrangers, soit au moins le tiers de sa population, un cas presque unique au monde. Mentionnons notamment les Burkinabés (environ trois millions), les Ghanéens (environ 500 000), les Libériens (100 000), les Européens (environ 20 000 Français, dont un tiers de binationaux, des Allemands, des Belges, etc.), les Américains et les Syro-Libanais (environ 100 000).
2.2 Les langues
Sur le plan linguistique, le pays offre une aussi grande diversité: on y dénombre quelque 70 langues. La quasi-totalité des langues appartient à la grande famille nigéro-congolaise. Les colonisateurs français ont à l'époque regroupé les langues en groupes linguistiques. On distingue ainsi en côte d'Ivoire les langues kwa, gour, krou et mandé. Seules 17 langues sont parlée par 100 000 locuteurs ou plus.
Le dioula occupe une position privilégiée, car il sert de langue véhiculaire commerçante entre les Ivoiriens; bien qu'il ne constitue la langue maternelle que de 14,8 % de la population, il serait parlé comme langue seconde (à des degrés divers) par sept millions de locuteurs, ce qui lui confère un rôle important comme langue véhiculaire, notamment dans les échanges commerciaux. La vitalité des langues ivoiriennes ne fait pas de doute puisque 88 % des conversations relevées dans les marchés se font dans l'une de ces langues. De plus, la moitié des enfants parleraient au moins deux langues africaines dont le dioula, le baoulé, le bété et l'agni. C'est pourquoi il demeure surprenant que les langues ivoiriennes n'aient pas encore obtenu un rôle plus important dans la vie sociale du pays.
Quant au français, c'est la langue officielle de l'État et celle de l'école. On estime qu'environ les deux tiers de la population âgée de six ans et plus pratique «une forme de français». Plus d'un million de locuteurs n'utilisent qu'une variété pidginisée de français, appelée parfois «français petit-nègre», idiome à peu près inintelligible pour un francophone non ivoirien.
2.3 Les religions
Il n'existe pas de religion majoritaire en Côte d'Ivoire. Plus du tiers des Ivoiriens (38 %) adhère à l'islam. Suit le christianisme, surtout le catholicisme (22 %) et le protestantisme (5,5 %). Le reste de la population, notamment dans les campagnes, est demeuré fidèle aux religions traditionnelles ou tribales (17 %), qui imprègnent plus ou moins profondément les autres croyances. Enfin, 17 % des Ivoiriens ont d'autres religions.
3 Données historiques
On ignore encore l'histoire très ancienne de la Côte d'Ivoire, car le climat humide du pays ne favoriserait guère la conservation des ossements. Toutefois, la découverte de fragments d'armes et d'outillages montre qu'au paléolithique supérieur (-15 000 à -10 000 ans) des hommes étaient déjà présents dans la région. À la fin du Ier millénaire, le nord de la Côte d'Ivoire était peuplé par les Sénoufo et les Koulango. Il semble que les Pygmées soient arrivés au cours de cette période dans cette partie de l'Afrique, car ils étaient poussés à se déplacer par la disparition des forêts du Sahara. On sait aussi que, dès le Xe siècle, le commerce transsaharien atteignait le nord de la Côte d’Ivoire en entraînant les premières migrations de populations mandingues, qui s’établirent, un peu plus tard (vers le XIIIe siècle), à la lisière de la forêt. D'après les textes écrits par les premiers explorateurs européens, des mouvements migratoires se seraient accélérés au moment de la constitution des grands empires du Ghana, du Mali et du Songaï et se seraient poursuivis jusqu'au XVIIIe siècle pour donner au pays sa configuration ethnique actuelle: les peuples lagunaires le long de la côte, les Mandé au nord et à l'ouest, les Sénoufo au nord, les Krou à l'ouest, les Akan à l'est et les Gour au nord-ouest.
Dès le XVe siècle, les explorateurs portugais parvinrent jusqu’à la côte à partir de laquelle ils organisaient la traite négrière et le commerce de l’ivoire. Rappelons que, 1494, le pape Alexandre VI Borgia avait contraint les Espagnols et les Portugais à signer le traité de Tordesillas (voir quelques extraits du traité) qui traçait les limites territoriales entre l'Espagne et le Portugal: tout ce qui serait découvert à l'ouest du méridien appartiendrait à l’Espagne et à l'est (Brésil et Afrique), au Portugal (voir la carte du traité). C’est ce qui explique pourquoi ce furent d’abord les Portugais qui colonisèrent l’Afrique de l’Ouest, sous l'impulsion du roi Henri le Navigateur, vers 1470. C'est aussi au cour de cette période que datent les différentes appellations données au pays par les Européens; celles-ci varient en fonction de l’accueil que les populations leur réservaient et des produits qu’ils échangeaient avec ces dernières. C'est ainsi qu'on a Côte des males gens (ou «mauvaises gens»), Côte des graines et de la malaguette (nom donné au poivre de la Guinée), Côte des dents, Côte du morphil (nom donné à l'ivoire) et Côte d’ivoire. Les Portugais donnèrent à plusieurs villes et fleuves les noms que nous leur connaissons aujourd'hui: Sassandra, San Pedro, Fresco, Cabo Palmas, etc.
Afin de répondre aux nouveaux besoins de la révolution industrielle, l'amiral français Bouet croisa régulièrement dans la région à partir de 1830. Il signa plusieurs contrats de monopole du commerce avec les chefs des différentes tribus ivoiriennes. Ces contrats portaient essentiellement sur le commerce de l'or, de l'ivoire, du caoutchouc et de l'huile de palme. Petit à petit, les Français s'installèrent sur toute la côte jusqu'à ce qu'ils soient chassés par les Anglais en 1870.
3.1 La colonisation française
Cependant, le négociant français Arthur Verdier décida de rester en Côte d'Ivoire et de tenir tête aux Anglais; il fit planter du café dans la région d'Assinie. On sait que la culture du café deviendra plus tard la principale culture en Côte d'Ivoire avec le cacao. Mais les Français se trouvèrent en compétition ouverte pour la domination de la région avec les Britanniques qui avaient jeté leur dévolu sur la Côte-de-l’Or (l'actuel Ghana), la Gold Coast devenue la colonie britannique la plus prospère. Les Britanniques imposèrent partout leur langue et leurs institutions dans leurs colonies, au Ghana comme ailleurs. Les zones d’influence respectives de la Grande-Bretagne et de la France furent fixées au congrès de Berlin en 1885. Louis Gustave Binger (1856-1926) fut nommé «résident français aux Établissements de la Côte d'Ivoire» et, à ce titre, agit comme le représentant de la France auprès des chefs locaux. À partir de 1887, Marcel Treich-Laplène, un commis de Verdier, remonta vers le nord du pays en signant des traités au nom de la France, notamment avec les Bettié, les Agni et les Abron. Le 10 mars 1893, le décret portant création de la Colonie de Côte d'Ivoire était signé et Louis Gustave Binger en devenait le gouverneur et Grand-Bassam fut choisie comme capitale. Les Français se heurtèrent à la résistance farouche des populations, qui utilisèrent les tactiques de la guérilla. Les foyers d'opposition furent réprimés de manière brutale et les différentes régions de la Côte-d'Ivoire ne furent conquises qu'une à une, car il faudra plus de vingt ans à la France pour réellement s'imposer dans la région.
Dans son entreprise de conquête de l’intérieur des terres, la France se heurta dans le Nord au conquérant malinké, Samory Touré, un guerrier d'origine guinéenne dont les forces étaient armées de fusils acquis auprès des Britanniques. En 1897, Samory fit raser la ville de Kong, dont les habitants avaient pactisé avec la France; celle-ci dut même avoir recours à l'aide britannique pour anéantir le nouvel empire de Samory Touré, qui ne fut vaincu qu'en 1898 et déporté au Gabon où il mourut en 1900. Le conflit avait tout de même dévasté une grande partie de la région. En 1899, Grand-Bassam subit une terrible épidémie de fièvre jaune; les Français se retirèrent de la ville et firent de Bingerville la nouvelle capitale de la Côte d'Ivoire.
La France ne put assurer sa domination sur l’ensemble de la Côte d’Ivoire qu’au début du XXe siècle. En 1902, la Côte d'Ivoire intégra l'Afrique occidentale française dont le gouverneur résidait à Dakar. À partir de 1908, le gouverneur Angoulvant élabora un plan de «pacification» définitive, mais les autorités coloniales durent réprimer les révoltes des Baoulé et des Bété jusqu'en 1915.
La culture du café, introduite en Côte d’Ivoire par les colonisateurs dès 1882, se développa et une classe de petits planteurs apparut. En 1932, Félix Houphouët-Boigny, jeune médecin formé à l'École de médecine de Dakar, prit la défense des planteurs de cacao contre l’appropriation des terres par les grands propriétaires coloniaux et contre la politique économique qui pénalisait les planteurs autochtones. La Côte d’Ivoire fut alors soumise aux milieux d’affaires comme la SCOA, la CFAO et les Établissements Peyrissac. Ces grosses compagnies incitèrent le gouvernement français à intégrer à la colonie, entre 1932 et 1947, les régions très peuplées du centre et du sud de la Haute-Volta (l'actuel Burkina), dont les habitants étaient recrutés pour le travail dans les plantations et constituaient le gros des contingents de «tirailleurs sénégalais» envoyés sur le front européen durant les deux guerres mondiales. Le recours au travail forcé, pour la construction de la voie ferrée entre Abidjan et Ouagadougou destinée à parfaire l’intégration économique de ces territoires, renforça l’opposition anticoloniale.
En 1944, Houphouët-Boigny créa un syndicat agricole africain (le Syndicat agricole africain, SAA), qui fut à l’origine du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). Les différentes factions politiques créées dans les colonies de l’Afrique occidentale française (AOF) menèrent le combat pour l’indépendance. Au cours des deux guerres mondiales, les Français mirent abondamment à contribution leurs colonies: ils recrutèrent un grand nombre de soldats en Côte d'Ivoire, accrurent le travail forcé et exigèrent la fourniture gratuite de certains produits comme l'huile de palme et le caoutchouc. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la pression économique et le durcissement du régime provoquèrent le mécontentement croissant de la population et la montée du nationalisme. En 1946, Houphouët-Boigny, alors député de la Côte d’Ivoire à l’Assemblée française, fut à l’origine de la loi abolissant le travail forcé dans les territoires français d’outre-mer, un statut auquel accéda, la même année, la Côte d’Ivoire.
Les partis politiques ivoiriens, à ce moment apparentés au Parti communiste français, s’opposèrent violemment à l’Administration française en 1949 en soutenant les grèves suscitées par la chute des cours du cacao. En 1951, Houphouët-Boigny adopta une stratégie de coopération avec le gouvernement français. Il participa à l'élaboration de réformes qui allaient déboucher sur la décolonisation. En 1957, il devint ensuite président du Conseil de l'AOF et déclara sa volonté de voir naître une Côte d'Ivoire républicaine et indépendante.
3.2 La Côte d’Ivoire indépendante
Le 4 décembre 1958, la Côte d’Ivoire devint une république au sein de la Communauté française, Houphouët-Boigny assurant les fonctions de premier ministre. Proche allié du général de Gaulle, Houphouët-Boigny rompit les liens unissant la Côte d'Ivoire à la France et proclama, le 7 août 1960, l'indépendance ivoirienne. Les deux États conservèrent néanmoins des relations étroites, notamment à travers la présence, en Côte d'Ivoire, d'une importante communauté française. Le 24 avril 1961, la France signait avec la Côte d'Ivoire, ainsi que le Dahomey et le Niger, un accord de défense militaire. Les responsables politiques ivoiriens décidèrent de maintenir la langue qui leur semblait la plus immédiatement disponible et opérationnelle: la langue de l'ancien colonisateur, le français. De toute façon, le président Houphouët-Boigny fut l'un des grands défenseurs du français en Côte d'Ivoire: pour lui, le français constituait le «ciment de l'unité nationale» et ne devrait souffrir la concurrence d'aucun «dialecte». Le maintien du français en Côte d'Ivoire est apparu comme un moyen de neutraliser les particularismes locaux et de fondre les groupes ethniques en une seule nation. L'un des présidents de l'Assemblée nationale a déclaré aux Nations unies à ce sujet:
Je dois toutefois à la vérité de dire qu'en ce qui concerne mon pays, l'adoption du français, par l'article premier de notre Constitution, a sans doute été l'un des facteurs d'unité qui ont favorisé l'aboutissement heureux et si rapide de l'oeuvre de construction nationale dont Son Excellence le président Félix Houphouët-Boigny avait fait un des premiers thèmes de son action. Le français, librement accepté par nous, a été un facteur de cohésion à l'intérieur de la Côte d'Ivoire où il a favorisé le regroupement de nos quelque cent ethnies.
Le choix du français n'est pas étranger non plus à la croissance économique d'ailleurs remarquable de la Côte d'Ivoire. Un ministre des Affaires culturelles (Jules Hié Nea) répondait à un journaliste:
Mais il ne faut pas oublier que la Côte d'Ivoire a choisi un développement ouvert sur le monde extérieur: la nécessité d'utiliser une langue internationale s'impose par de telles considérations. Le français est non seulement la langue de l'économie, de l'administration mais aussi de la plupart de nos écrivains
Quant à la question des langues ivoiriennes, on a longtemps dénoté une grande réticence, de la part des dirigeants politiques, à l'aborder. Selon Denis Turcotte, le problème des langues nationales fut même constamment escamoté:
On semble entretenir l'espoir de voir bientôt le pays placé devant le fait accompli. Le français progresse si bien dans toutes les couches de la population que le jour n'est pas si loin où son statut ne sera plus remis en question.
L’ancienne Afrique occidentale française (AOF) vit naître un second pôle économique et politique, concurrent du Sénégal, où se trouvaient les administrations coloniales. La rivalité entre Léopold Sedar Senghor, un intellectuel sénégalais, et Houphouët-Boigny, un syndicaliste paysan pragmatique, était déjà ancienne. Le président ivoirien fit échouer le projet d’une grande fédération, qui devait reconstituer l’AOF et qui avait permis au Sénégal de maintenir sa prépondérance sur l’Afrique de l’Ouest francophone. La Côte d’Ivoire en était le pays le plus riche et son dirigeant avait l’ambition de fonder sa puissance politique sur le développement économique national. Avec l’ouverture du canal de Vridi en 1950, Abidjan, la capitale ivoirienne, devint un port de mer, puis un centre financier important.
(1905-1993)
La stabilité politique du pays qu’établit Houphouët-Boigny à travers un régime de parti unique favorisa la forte croissance économique des années soixante et soixante-dix (on parlait alors du «miracle ivoirien»), grâce à la bonne tenue des cours du café et du cacao, et à la création d'une caisse de stabilisation (Caistab) assurant aux paysans des revenus réguliers. La politique paternaliste d’Houphouët-Boigny suscita cependant une opposition croissante (manifestations étudiantes, conspirations dans l’armée, etc.). En 1983, le président Houphouët-Boigny, né à Yamoussoukro, décida d'en faire la capitale de la Côte d'Ivoire. Il y entreprit de grands travaux et fit construire une très grande cathédrale sur le modèle de Saint-Pierre de Rome (basilique Notre-Dame-de-la-Paix), alors que le pays ne comptait que 22 % de catholiques. Le déploiement d’un tel faste, alors même que l’économie nationale s’effondrait, alimenta le mécontentement de la population.
En 1990, Houphouët-Boigny accepta, sous la pression des manifestations, d’instaurer le multipartisme. Dès cette époque, le problème de sa succession se posa, mais le président ne laissa pas aux dauphins constitutionnels (les présidents successifs de l’Assemblée nationale) la possibilité de s’imposer. Ce fut notamment le cas de Philippe Yacé (1920-1998). Président de l'Assemblée nationale pendant de nombreuses années, et collaborateur dévoué d'Houphouët-Boigny depuis 1941, il réprima le «complot» de 1963 et fut longtemps considéré comme le dauphin du chef de l'État, jusqu’à sa disgrâce en 1980. En octobre 1990, Houphouët-Boigny fut réélu pour un septième mandat de cinq ans, à l’issue des premières élections pluralistes du pays. L’ouverture politique ne fut cependant que formelle: en 1992, les principaux dirigeants de l’opposition, dont Laurent Gbabo, fondateur du Front populaire ivoirien, furent emprisonnés.
Puis, Houphouët-Boigny, celui que les Ivoiriens avaient surnommé «le Vieux», mourut le 7 décembre 1993 (jour anniversaire de l'indépendance) à l'âge de 88 ans. Le décès du seul président de la République depuis l'indépendance ouvrit la voie à des expériences politiques incertaines et à des changements brutaux. Trois chefs d'Etat se sont succédé à la tête du pays depuis lors, sans parvenir à restaurer cette stabilité politique.
Après la mort de Houphouët-Boigny, le président de l'Assemblée nationale, Henri Konan Bédié dit «HKB», termina le mandat en cours, conformément à la Constitution. Cependant, comme il en tenait pas son pouvoir d'une élection, sa position s'en trouva considérablement affaiblie. À la faveur d’un climat politique et social tendu, les oppositions entre communautés et régions se manifestèrent. Le scrutin présidentiel d’octobre 1995 fut ainsi marqué par des violences intercommunautaires touchant les immigrés qui, comme on le sait, constituent une part importante de la population. Ces dissensions opposèrent, notamment dans l’Ouest du pays, les Bété aux Baoulé, dont faisait partie le nouveau président Henri Konan Bédié, tandis que les musulmans du Nord et les Burkinabé immigrés de longue date et se considérant souvent comme ivoiriens (l'ancienne Haute-Volta a été intégrée à la Côte-d'Ivoire pendant l'époque coloniale) restèrent marqués par la marginalisation dans laquelle les institutions tentaient de maintenir Alassane Ouattara, ancien premier ministre, en raison de ses origines burkinabées. En 1998, le président Bédié voulut faire adopter une révision constitutionnelle instituant le septennat renouvelable jusqu'à l'âge de 75 ans. La possibilité pour le chef de l'État de reporter l'élection présidentielle prévue pour l'an 2000 souleva les protestations d'une opposition divisée.
Le 26 décembre 1999, le chef de l'armée ivoirienne, le général Robert Giué, intervint pour faire cesser les manifestations de soldats mal payés, et destitua le président Bédié qui se réfugia au Togo, puis en France. Le général Giué mit en place un Comité national de salut public (CNSP) qui s'engagea à organiser des élections. Giué fit voter, le 23 juillet 2000, une nouvelle Constitution qui reprenait le concept de l'«ivoirité». Mais la nouvelle Constitution adoptée par référendum écartait la candidature d'Alassane Ouattara, cet ancien premier ministre de Houphouët-Boigny: sa nationalité ivoirienne était mise en doute à travers le nouveau concept d'«ivoirité». À la fin de la même année, la Cour suprême rejeta la candidature aux législatives de cet homme devenu icône des exclus du Nord et foyer de rébellion. Le conflit opposant les deux adversaires politiques a ranimé entre certains groupes ethniques des haines, dont les Burkinabé ont été les principales victimes. Le 9 octobre 2001, le président par intérim Laurent Gbabo ouvrit un forum de la Réconciliation nationale, avec Konan Bédié, ancien président renversé, Robert Giué , général putschiste, et Alassane Outtura, devenu chef de l'opposition. En novembre, un conflit lié à la propriété foncière a éclaté dans le sud-ouest du pays, entre des Ivoiriens de l'ethnie kroumen et la communauté immigrée, principalement originaire du Burkina Faso; fuyant les combats, plus de 20 000 immigrants se sont réfugiés à Grabo et Tabou, avant d'être renvoyés de force au Burkina.
Le concept d'ivoirité
Ce concept d'ivoirité fut évoqué pour la première fois le 26 août 1995 par le président Henri Konan Bédié. Il est basé sur la distinction entre les Ivoiriens dits de souche et les Ivoiriens dits d'origine douteuse ou de circonstance. Il correspond à un discours identitaire ivoirien un peu réducteur, car il promeut une hostilité à l'encontre des étrangers et des Ivoiriens musulmans du Nord.
En 1993, Laurent Gbagbo, alors dans l'opposition, avait demandé une révision du Code électoral afin d'interdire le vote des «étrangers». En 1998, une loi foncière réservait le droit de propriété de la terre aux seuls «Ivoiriens de souche», alors que Houphouët-Boigny, un militant de l'«hospitalité authentique», considérait que «la terre appartient à celui qui la cultive». Des milliers de paysans d'origine burkinabée du Nord furent expulsés. De plus, la Constitution de juillet 2000 adoptée sous le régime du général Giué énonce dans son article 35 que, pour être candidat à l'élection présidentielle, seuls sont considérés comme Ivoiriens ceux nés de père et de mère eux-mêmes ivoiriens. Puis une politique d'«identification nationale» s'est mise en place afin de déterminer la citoyenneté par l'appartenance à un village «authentiquement ivoirien».
Bref, ce concept d'ivoirité, développé en réaction au sentiment que les étrangers sont devenus «trop nombreux», est considéré comme l'une des causes des exactions commises ces dernières années en Côte d'Ivoire
En janvier 2000, la formation d'un gouvernement de transition réunissant le Front populaire ivoirien (FPI) du socialiste Laurent Gbabo et le Rassemblement des Républicains (RDR) de l'ancien premier ministre Alassane Ouattara tourna rapidement à la compétition entre ces deux candidats à la présidentielle, faisant ressurgir le problème de l'«ivoirité», qui avait été la cause politique de la crise précédente. En octobre, ce fut le premier tour de l’élection présidentielle, qui devait mettre un terme à la transition militaire dirigée par le général Giué. Laurent Gbagbo déclara l’avoir emporté, mais le général Gueï tenta de se maintenir au pouvoir par un coup d’État avant d’être mis en fuite par des manifestations massives.
Laurent Gbagbo fut alors investi président de la République, mais de violents affrontements opposèrent ses partisans, chrétiens, à ceux, musulmans, du candidat Alassane Ouattara, dont la candidature, rappelons-le, avait été invalidée par la Cour suprême. Les hostilités tournèrent à la guerre civile entre les rebelles du Nord (Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire) et les loyalistes du Sud (Mouvement pour la justice et la paix). Un accord de cessation des hostilités fut signé à Dakar, le 17 octobre 2002. Cet accord a été complété par un autre accord, signé à Lomé, le 13 janvier 2003, par le gouvernement ivoirien, non signataire de celui du 17 octobre 2002. Mais les conflits se poursuivirent sur fond de connotation ethnique dans le nord du pays. À l'invitation du président de la République française, une table ronde des forces politiques ivoiriennes s'est réunie à Linas-Marcoussis, du 15 au 23 janvier 2003. Chaque délégation des différentes factions ivoiriennes a analysé la situation et fait des propositions de nature à rétablir la confiance et à sortir de la crise, la plus grave que ce pays ait connue depuis plusieurs décennies; ce fut l'accord de Marcoussis du 24 janvier. Le président Gbagbo parvint à conserver son poste jusqu'aux élections présidentielles de 2005, mais il devra accepter des ministres rebelles. Puis, s'estimant attaqué depuis le Liberia, le gouvernement de Côte d'Ivoire a demandé à Paris d'appliquer les accords de défense (de 1961). La France envoya près de 6000 soldats dans le pays. Mais les «patriotes», des groupes de soutien au président Gbagbo, déclenchèrent une émeute anti-française sous l'oeil amusé des diplomates américains. Le président Gbagbo sembla remettre en question les accords de Marcoussis qu'il qualifia de «propositions françaises». Ce fut le début d'évacuation des familles françaises (environ 20 00 personnes). Or, la moitié des PME et la moitié des recettes fiscales du pays sont assurées par ces Français.
La Côte d'Ivoire a toujours été l'un des pôles économiques de l'Afrique de l'Ouest. Depuis les incertitudes provoquées par le coup d'État de décembre 1999 et les désordres qui ont accompagné les élections d'octobre 2001, la Côte d'Ivoire a rejoint le peloton des pays chroniquement instables, avec en prime une armée éclatée, une classe politique déboussolée, une population apeurée, une guerre civile larvée, des immigrés montrés du doigt, sans oublier «les Blancs qui partent». Pour le moment, les Ivoiriens ne voient pas comment régler la crise opposant les factions politiques, le Nord et le Sud (nomades et sédentaires), les musulmans et les chrétiens, les nationaux et les étrangers, etc. Pendant ce temps, la tradition de la gabegie et du détournement des fonds publics se perpétue en Côte d'Ivoire. La population, de son côté, continue de croupir dans la misère.
4 La politique linguistique ivoirienne
La politique linguistique écrite de la Côte d'Ivoire a toujours tenu essentiellement à l'article 1 de la Constitution de 1963: «La langue officielle est le français.» Cette disposition signifiait que le français était la langue de la Présidence, de la République, de l'Assemblée nationale, de l'Administration publique, des cours de justice, de l'enseignement à tous les niveaux (primaire, secondaire, technique et professionnel, universitaire), des forces policières et des forces armées, de l'affichage et des médias.
Pour le reste, l'État n'est à peu près jamais intervenu, sauf de façon symbolique. Les modalités d'application de l'article 1 de la Constitution de 1963 ont été laissées à la discrétion des ministres. Dans les faits, les langues ivoiriennes et le français ont toujours eu leur domaine propre: les premières restent les langues utilisées dans les villages et pour les communications informelles, tandis que le français, langue de l'école, de la promotion sociale et du travail, est utilisé dans les villes. En juillet 2000, le général Giué fit voter par référendum, le 23 juillet 2000, une nouvelle Constitution qui reprenait le concept de l'ivoirité:
Article 35
Le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n'est rééligible qu'une fois.
Le candidat à l'élection présidentielle doit être âgé de quarante ans au moins et de soixante quinze ans au plus.
Il doit être ivoirien d'origine, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens d'origine.
Il doit n'avoir jamais renoncé à la nationalité ivoirienne.
Il ne doit s'être jamais prévalu d'une autre nationalité.
Il doit avoir résidé en Côte d'Ivoire de façon continue pendant cinq années précédant la date des élections et avoir totalisé dix ans de présence effective.
L'obligation de résidence indiquée au présent article ne s'applique pas aux membres des représentations diplomatiques et consulaires, aux personnes désignées par l'État pour occuper un poste ou accomplir une mission à l'étranger, aux fonctionnaires internationaux et aux exilés politiques.
Le candidat à la présidence de la République doit présenter un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel sur une liste proposée par le Conseil de l'Ordre des médecins. Ces trois médecins doivent prêter serment devant le Conseil constitutionnel.
Il doit être de bonne moralité et d'une grande probité. Il doit déclarer son patrimoine et en justifier l'origine.
L'article 29 de la Constitution ivoirienne de 2000, tout en reprenant l'article 1 de la Constitution précédente à propos du français (par. 5), ajouta une disposition concernant les langues nationales (par. 6):
Article 29
1) L'État de Côte d'Ivoire est une République indépendante et souveraine.
2) L'emblème national est le drapeau tricolore orange, blanc, vert, en bandes verticales et d'égales dimensions.
3) L'hymne de la République est l'Abidjanaise.
4) La devise de la République est Union, Discipline, Travail.
5) La langue officielle est le français.
6) La loi fixe les conditions de promotion et de développement des langues nationales.
Il faudrait préciser que, même si le français est la langue officielle, la loi permet l'utilisation d'une langue ivoirienne aux justiciables ayant de la difficulté à s'exprimer en français. On fait appel à des interprètes selon les besoins.
4.1 L'éducation
En fait, depuis 1977, une loi portant sur la réforme de l'enseignement a été adoptée par le Parlement. Voici ce que stipulaient les articles 67 et 68:
Article 67
L'introduction des langues nationales dans l'enseignement officiel doit être conçue comme un facteur d'unité nationale et de revalorisation du patrimoine culturel ivoirien.
Article 68
L'Institut linguistique appliquée est chargé de préparer l'introduction des langues nationales dans l'enseignement, notamment par leur description, leur codification, l'identification et la consignation de leurs grammaires et lexiques, l'élaboration de manuels scolaires et le développement des productions littéraires garantissant leur caractère culturel
Par ailleurs, la loi no 95-696 du 7 septembre 1995 relative à l'enseignement prescrivait cette disposition, toute aussi vague à souhait, au sujet des langues nationales:
Article 3
L'enseignement des langues nationales, les enseignements artistiques, les enseignements technologiques et les activités manuelles, l'éducation physique et sportive concourent à la formation des citoyen
Malgré les nombreux travaux exécutés à ce jour en vue de la promotion des langues ivoiriennes, aucun décret de mise en application n'a encore été promulgué. À l'exception de deux projets d'introduction des langues ivoiriennes dans l'enseignement primaire dans 11 écoles du pays, toutes les écoles ivoiriennes fonctionnent uniquement en français. De toute évidence, les dirigeants politiques semble avoir la ferme intention de faire du français le véhicule national par excellence de la Côte d'Ivoire. Les moyens mis en oeuvre, notamment dans les domaines de l'enseignement et des médias, ne laissent aucun doute à ce sujet.
À tous les niveaux d'enseignement, c'est l'usage exclusif du français qui prévaut. Au primaire, les élèves doivent obligatoirement parler français «sous peine d'amende», même pendant les périodes de récréation. Selon les sources officielles, au terme de leurs six années d'études primaires, les enfants ivoiriens auraient une maîtrise suffisante du français pour pouvoir exprimer leurs idées sans trop de difficultés. Au secondaire, on introduit l'anglais comme langue seconde obligatoire; au deuxième cycle, les élèves doivent apprendre une autre langue étrangère au choix: l'espagnol ou l'allemand. De plus, l'État a mis en application, depuis 1971, un ambitieux programme de télévision éducative destiné aux élèves du primaire et du secondaire. L'expérience de la télévision éducative semble jusqu'ici très concluante en ce qui concerne la maîtrise du français: les leçons de français sont encore plus efficaces qu'avec les méthodes traditionnelles.
Si le maintien du français en Côte d'Ivoire ne semble pas être vraiment remis en question, la politique actuelle de non-intervention à l'égard des langues ivoiriennes a fait néanmoins l'objet de contestations; on a déploré, dans certains milieux intellectuels, le sort peu enviable réservé aux langues nationales. On peut donc s'attendre à une revalorisation des langues ivoiriennes dans un proche avenir. On ne pourra plus les ignorer, même si 40 % de la population est déjà francisée, ce qui fait de la Côte d'Ivoire l'un des pays d'Afrique les plus «francophonisés». Pour le moment, les responsables de la politique linguistique de la Côte d'Ivoire évitent de faire des choix en faveur d'une langue ivoirienne et cette absence de choix correspond à une tentative d'assimilation des langues nationales.
Pourtant, les raisons qui justifient une réforme de la politique linguistique ne manquent pas. Beaucoup de spécialistes mettent sérieusement en doute la maîtrise du français des élèves. L'expérience semble démontrer que la scolarisation menée exclusivement en français ne donne pas des résultats satisfaisants; en effet, près de 80 % des élèves de première année du primaire n'obtiennent pas leur certificat d'études primaires. Des enquêtes révèlent que le tiers des élèves à la fin du primaire éprouvent des difficultés d'ordre linguistique dans leurs cours. Certes, les moyens pédagogiques mis en oeuvre pour améliorer le taux de promotion des élèves ont donné certains résultats dans la maîtrise de l'expression orale, mais ces tentatives n'ont pas permis de résoudre complètement le problème. La majorité des élèves ne baignent pas dans un milieu linguistique favorable à l'acquisition du français. Il serait donc souhaitable que les enfants aient, avant d'apprendre le français, une expérience de scolarisation dans leur langue maternelle. C'est pourquoi on préconise une approche qui scolariserait d'abord les enfants dans leur langue maternelle avant d'apprendre le français.
Cela dit, en 1996, une organisation non gouvernementale, Savane Développement, récupéra l'idée d'une scolarisation partiellement en langue maternelle et créa une école pour l'expérimenter: c'est le Centre scolaire intégré du Niéné (CSIN), lequel a ouvert ses portes en 1996-1997 à Kolia (préfecture de Boundiali). ans ce centre expérimental, les élèves reçoivent, du préscolaire à la fin de la première année du primaire, un enseignement en sénoufo ou en malinké, selon leur langue maternelle, et poursuivent par la suite leurs études en français. En 2001, le ministère de l'Éducation nationale a fait une évaluation de l'établissement d'enseignement et a décidé d'élargir l'expérimentation à dix autres langues: abidji, agni, attié, baoulé, bété, guéré, dan ou yacouba, koulango, mahou et sénoufo de Korhogo.
La Côte d'Ivoire possède les moyens pour assurer une meilleure promotion des langues ivoiriennes. L'orthographe du dioula, du baoulé, du bété et du sénoufo a été harmonisée et normalisée. Les atlas linguistiques sont tous terminés. Des méthodes d'enseignement moderne ont été mises au point par le Centre d'études de recherches audio-visuelles (CERAV). Les quatre grandes langues sont toutes enseignées à l'université d'Abidjan. Il reste maintenant la volonté politique d'appliquer la loi du 16 août 1977 et surtout celle du 7 septembre 1995 relative à l'enseignement.
Cette politique attendue ne vise pas à sauvegarder les langues ivoiriennes qui ne sont pas menacées. Mais la reconnaissance officielle de quelques grandes langues contribuerait à favoriser l'alphabétisation, la scolarisation et la promotion des classes sociales marginalisées par leur handicap linguistique. Il ne s'agit point d'évacuer le français, ce qui serait pour le moment
4.2 Les médias
Tout comme le système d'enseignement, les médias sont perçus par les autorités ivoiriennes comme un puissant instrument d'unité nationale et de développement économique. Tout le pays est doté de moyens d'information modernes: journaux, radio, télévision, agences de presse, etc., ce qui fait de la Côte d'Ivoire l'un des pays d'Afrique les mieux équipés en ce domaine. La langue des médias écrit est le français, mais il existe deux magazines satiriques (Y a fohi et Gbich!) qui sont écrits en nouchi, la variété locale du français ivoirien.
Dans les médias électroniques, une quinzaine de langues ivoiriennes sur une soixantaine sont utilisées à la radio à raison de deux périodes d'information de vingt minutes par semaine et par langue; la télévision diffuse seulement en français, sauf dans le cas des informations régionales quotidiennes, qui sont présentées en une douzaine de langues. Soulignons que la Radio-Télévision ivoirienne (RTI) a adopté, depuis plusieurs années, des programmes d'information radio et télévisés en langues nationales auxquelles s'ajoute le moré, langue des Mossi, dont une communauté de trois millions de personnes vit en Côte d'Ivoire. Présentement, la TRI consacre quinze minutes par semaine à chacune d'un ensemble de 23 langues ivoiriennes; il s'agit d'informations essentielles de la semaine.
En Côte d'Ivoire comme ailleurs, plusieurs langues nationales sont appelées à survivre au rouleau compresseur du français officiel. Jusqu'ici, la politique linguistique ivoirienne a consisté à assurer la primauté du français, pour ne pas dire son exclusivité, afin de favoriser l'unité nationale du pays et probablement le développement économique. Cependant, les langues africaines les plus faibles finiront pas faire les frais de cette politique de non-intervention. Il est probable que les langues ivoiriennes seront davantage enseignées dans un proche avenir, mais il ne faut pas se faire trop d'illusion, elles ne pourront tenir tête au français, solidement établi dans ce pays. Ces propos de l'Ivoirien Lansana Kouyaté, représentant spécial du secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), semblent révélateurs:
La langue française est une de nos langues maternelles C'est l'histoire qui crée les communautés linguistiques. On y naît et on l'assume ! Je parle français, je parle bété Je suis francophone, je suis bétéphone. Abandonnons les complexes et fixons la langue française comme une langue ivoirienne.
Si le français est devenu une «langue ivoirienne», cela signifie que la politique de valorisation de la langue officielle a réussi en Côte d'Ivoire, plus que partout ailleurs dans les pays africains dits francophones.
Bibliographie
DÉRIVE, Jean et Marie-Josée. «Francophonie et pratique linguistique en Côte d'Ivoire» dans Politique africaine, no 23, Paris, Karthala, septembre 1986, p. 42-56.
GAUTHIER, François, Jacques LECLERC et Jacques MAURAIS. Langues et constitutions, Montréal/Paris, Office de la langue française / Conseil international de la langue française, 1993, 131 p.
LECLERC, Jacques. Langue et société, Laval, Mondia Éditeur, coll
. "Synthèse", 1992, 708 p.
TCHAGBALE, Zakari. «Langues nationales: les langues ivoiriennes à l'école, une réalité» dans Fraternité Matin, Abidjan, 10 Avril 2003.
TURCOTTE, Denis. «Analyse comparée de la planification linguistique en Côte d'Ivoire et à Madagascar», dans L'État et la planification linguistique, tome II, Québec, Éditeur officiel du Québec, p. 141-162.
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